Hier
A l’origine du village, plus précisément pense-t-on au pèlerin allemand Albert qui, avec un compagnon, serait à l'origine de la localité. Tous deux avaient fait voeux de se rendre à Rome. Après avoir visité la ville sainte et reçu la bénédiction du pape, ils s'en revinrent par la France et traversèrent la Gascogne afin de regagner St Jacques de Compostelle. Afin de s'adonner entièrement à la prière, ils s'établirent dans un lieu solitaire de la forêt de Firmacon, que leur avait donné le vicomte de Lomagne. La cella fondée par les pèlerins devint rapidement le siège d'un prieuré bénédictin dépendant de St Victor de Marseille. C'est ce qu'indique une charte du 28 mai 1082 par laquelle Odon, vicomte de Lomagne, et sa femme Adélaïde renouvellent solennellement à l'abbaye St Victor de Marseille la donation antérieurement faite au pèlerin Albert. A cette date une localité est en train de se développer à proximité de l'ancien ermitage et la charte énumère les droits, justices et privilèges qui y sont concédés aux moines marseillais.
Une première église, destinée au prieuré, fut construite sous le vocable de Notre Dame. Elle se trouvait sur la place actuelle du village de La Romieu, à l'ouest de l'église existante, près de l’office de tourisme.
Autour des cellules monacales construites par les pèlerins, s'installèrent les habitants. Cette ville était défendue par une ceinture d'épaisses murailles de 8 à 10 mètres de hauteur. Trois portes -"MIRAMONT" - " ROUÈDE" - "DE LA FONTAINE" y donnaient accès. De nos jours, de ces trois portes, seule celle "de la fontaine" avec son aspect primitif est encore visible.
Le monument le plus ancien, la première église "SAINT JEAN DE ROUÈDE" fût jusqu'en 2005 le gîte d'étape des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle. Il est aujourd'hui ouvert en galerie éphémère.
Sur la route de Condom, une grande construction est aujourd'hui encore visible : c'est un ancien couvent de Clarisses, l'hôpital Saint Jacques, ayant appartenu à la famille d’Aux. (Maison privée).
Dans le quartier Est (dit "de Miramont"), on trouve la Collégiale construite de 1312 à 1318 par le Cardinal d'Aux (enfant du village, camerlingue et camérier du Pape Clément V) avec son cloitre et ses deux tours (clocher et tour octogonale) ainsi que le palais saccagé pendant les guerres de religion.
Au XIVè siècle, le village prit de l'importance lorsqu'Arnaud d'Aux, haut dignitaire de la Cour Pontificale et enfant du pays, éleva dans le village la Collégiale Saint Pierre (1312-1318) , le cloître et le palais. Il transforma la communauté Bénédictine en un collège de 14 chanoines réguliers, dirigés par un doyen et un sous doyen.
Il sera pendant cette période très impliqué lors Procès des TEMPLIERS. Arnaud d'Aux mourut vers 1321 en Avignon; son corps repose dans un enfeu de la Collégiale, à droite de l’autel.
En 1569, le village et l'ensemble collégial ont souffert du passage des troupes protestantes de MONTGOMERY. Le cloître fût incendié, les verrières murées.
Durant la Révolution, en 1790, LA ROMIEU fût chef-lieu de canton. On brûla une partie des archives ainsi que le jubé qui séparait l'église en deux sections distinctes. L'église romane Notre Dame située sur la place du village fut détruite, donnant la configuration actuelle du centre du village. La collégiale devint église paroissiale.
Au début du XX è siècle, La Romieu regroupait 850 habitants sur ses 2709 ha. On pouvait retrouver tous les corps de métiers nécessaires à cette époque (maréchal ferrant, tonnelier, docteur, cordonnier, charpentier, coiffeur, épicier,...). Les 2 guerres (1914/1918 et 1939/1945) marquèrent la baisse de population.